31 mars 2025

Télétravail et santé au travail : un défi stratégique pour les dirigeants

Télétravail et santé au travail : un défi stratégique pour les dirigeants

Depuis la crise sanitaire, le télétravail s’est imposé comme une nouvelle norme organisationnelle. Cette transformation durable n’est pas sans conséquences sur la santé des travailleurs, en particulier dans les établissements de santé, où les enjeux humains et opérationnels sont cruciaux.

La Direction de l'Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques (DARES)s’est intéressée au sujet.  Dans une publication de mars 2025, elle alerte sur les risques psychosociaux (RPS) associés au développement du télétravail, en identifiant trois grandes catégories de risques : la distanciation sociale, l’intensification du travail, et la difficile articulation entre vie professionnelle et vie personnelle.

Le télétravail, en éloignant les salariés de leur hiérarchie et de leurs collègues, engendre une perte de repères collectifs. Les dirigeants du secteur de la santé doivent être particulièrement attentifs à cet isolement professionnel, notamment dans les fonctions support, administratives ou médico-sociales.

Les conséquences ? Baisse de l’engagement, perte d’efficacité dans les échanges, tensions dans les collectifs, voire risques accrus de cyberharcèlement. La distance physique nuit aussi à la reconnaissance professionnelle et aux perspectives de carrière. Le lien avec les représentants du personnel s’en trouve également fragilisé, complexifiant le dialogue social.

Contrairement aux idées reçues, le télétravail n’allège pas nécessairement la charge de travail. Au contraire, l’étude montre que l’allongement des horaires, la difficulté à déconnecter et l’hyperconnectivité peuvent mener à un surengagement professionnel. La culture du "toujours disponible" devient source de fatigue mentale, d’épuisement et de stress chronique.

Dans les établissements de santé, où la continuité de service est une exigence forte, cela peut s'avérer contre-productif. Il faut donc former les encadrants à piloter des équipes hybrides, instaurer des règles de régulation du temps de travail à distance et accompagner les salariés vers une utilisation saine des outils numériques.

Le télétravail brouille aussi les frontières entre sphère professionnelle et privée, avec des effets différenciés selon les contextes personnels, notamment pour les femmes. Celles-ci, en particulier les mères, se retrouvent souvent à gérer une double journée – entre réunions virtuelles et devoirs des enfants – avec une charge mentale amplifiée.

La DARES évoque même un risque de réassignation domestique, où le télétravail devient un facteur d’inégalités plutôt qu’un levier d’équilibre. Dans le secteur santé, cette tendance appelle à la vigilance dans l’aménagement des conditions de travail des professionnelles à domicile ou en télétravail partiel.

Le télétravail n’est pas pathogène en soi, mais son déploiement sans encadrement adapté expose à des risques physiques (troubles musculosquelettiques, sédentarité), mentaux et sociaux. Pour les dirigeants, il est impératif de repenser la politique de santé au travail en intégrant cette nouvelle réalité. Cela passe notamment par :

·        Des chartes de télétravail claires, co-construites avec les équipes.

·        Des formations managériales sur la gestion à distance.

·        Une évaluation continue des risques psychosociaux, avec des indicateurs spécifiques.

·        Une attention particulière à l’équité d’accès au télétravail selon les postes, statuts et profils.

Le développement du télétravail reconfigure les relations de travail, les modes de management et les équilibres personnels. Dans le secteur santé, où l’humain est au cœur des missions, cette transition demande anticipation, accompagnement et engagement collectif. La santé des soignants passe aussi par la qualité de leur environnement professionnel – y compris à distance.

Rémy Teston


Consultez l'étude de la DARES "Les risques psychosociaux associés au développement du télétravail" :

 

 

 

 

Télétravail et santé au travail : un défi stratégique pour les dirigeants

Depuis la crise sanitaire, le télétravail s’est imposé comme une nouvelle norme organisationnelle. Cette transformation durable n’est pas sans conséquences sur la santé des travailleurs, en particulier dans les établissements de santé, où les enjeux humains et opérationnels sont cruciaux.

La Direction de l'Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques (DARES)s’est intéressée au sujet.  Dans une publication de mars 2025, elle alerte sur les risques psychosociaux (RPS) associés au développement du télétravail, en identifiant trois grandes catégories de risques : la distanciation sociale, l’intensification du travail, et la difficile articulation entre vie professionnelle et vie personnelle.

Le télétravail, en éloignant les salariés de leur hiérarchie et de leurs collègues, engendre une perte de repères collectifs. Les dirigeants du secteur de la santé doivent être particulièrement attentifs à cet isolement professionnel, notamment dans les fonctions support, administratives ou médico-sociales.

Les conséquences ? Baisse de l’engagement, perte d’efficacité dans les échanges, tensions dans les collectifs, voire risques accrus de cyberharcèlement. La distance physique nuit aussi à la reconnaissance professionnelle et aux perspectives de carrière. Le lien avec les représentants du personnel s’en trouve également fragilisé, complexifiant le dialogue social.

Contrairement aux idées reçues, le télétravail n’allège pas nécessairement la charge de travail. Au contraire, l’étude montre que l’allongement des horaires, la difficulté à déconnecter et l’hyperconnectivité peuvent mener à un surengagement professionnel. La culture du "toujours disponible" devient source de fatigue mentale, d’épuisement et de stress chronique.

Dans les établissements de santé, où la continuité de service est une exigence forte, cela peut s'avérer contre-productif. Il faut donc former les encadrants à piloter des équipes hybrides, instaurer des règles de régulation du temps de travail à distance et accompagner les salariés vers une utilisation saine des outils numériques.

Le télétravail brouille aussi les frontières entre sphère professionnelle et privée, avec des effets différenciés selon les contextes personnels, notamment pour les femmes. Celles-ci, en particulier les mères, se retrouvent souvent à gérer une double journée – entre réunions virtuelles et devoirs des enfants – avec une charge mentale amplifiée.

La DARES évoque même un risque de réassignation domestique, où le télétravail devient un facteur d’inégalités plutôt qu’un levier d’équilibre. Dans le secteur santé, cette tendance appelle à la vigilance dans l’aménagement des conditions de travail des professionnelles à domicile ou en télétravail partiel.

Le télétravail n’est pas pathogène en soi, mais son déploiement sans encadrement adapté expose à des risques physiques (troubles musculosquelettiques, sédentarité), mentaux et sociaux. Pour les dirigeants, il est impératif de repenser la politique de santé au travail en intégrant cette nouvelle réalité. Cela passe notamment par :

·        Des chartes de télétravail claires, co-construites avec les équipes.

·        Des formations managériales sur la gestion à distance.

·        Une évaluation continue des risques psychosociaux, avec des indicateurs spécifiques.

·        Une attention particulière à l’équité d’accès au télétravail selon les postes, statuts et profils.

Le développement du télétravail reconfigure les relations de travail, les modes de management et les équilibres personnels. Dans le secteur santé, où l’humain est au cœur des missions, cette transition demande anticipation, accompagnement et engagement collectif. La santé des soignants passe aussi par la qualité de leur environnement professionnel – y compris à distance.

Rémy Teston


Consultez l'étude de la DARES "Les risques psychosociaux associés au développement du télétravail" :

 

 

 

 

31 mars 2025

Télétravail et santé au travail : un défi stratégique pour les dirigeants

Télétravail et santé au travail : un défi stratégique pour les dirigeants

Depuis la crise sanitaire, le télétravail s’est imposé comme une nouvelle norme organisationnelle. Cette transformation durable n’est pas sans conséquences sur la santé des travailleurs, en particulier dans les établissements de santé, où les enjeux humains et opérationnels sont cruciaux.

La Direction de l'Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques (DARES)s’est intéressée au sujet.  Dans une publication de mars 2025, elle alerte sur les risques psychosociaux (RPS) associés au développement du télétravail, en identifiant trois grandes catégories de risques : la distanciation sociale, l’intensification du travail, et la difficile articulation entre vie professionnelle et vie personnelle.

Le télétravail, en éloignant les salariés de leur hiérarchie et de leurs collègues, engendre une perte de repères collectifs. Les dirigeants du secteur de la santé doivent être particulièrement attentifs à cet isolement professionnel, notamment dans les fonctions support, administratives ou médico-sociales.

Les conséquences ? Baisse de l’engagement, perte d’efficacité dans les échanges, tensions dans les collectifs, voire risques accrus de cyberharcèlement. La distance physique nuit aussi à la reconnaissance professionnelle et aux perspectives de carrière. Le lien avec les représentants du personnel s’en trouve également fragilisé, complexifiant le dialogue social.

Contrairement aux idées reçues, le télétravail n’allège pas nécessairement la charge de travail. Au contraire, l’étude montre que l’allongement des horaires, la difficulté à déconnecter et l’hyperconnectivité peuvent mener à un surengagement professionnel. La culture du "toujours disponible" devient source de fatigue mentale, d’épuisement et de stress chronique.

Dans les établissements de santé, où la continuité de service est une exigence forte, cela peut s'avérer contre-productif. Il faut donc former les encadrants à piloter des équipes hybrides, instaurer des règles de régulation du temps de travail à distance et accompagner les salariés vers une utilisation saine des outils numériques.

Le télétravail brouille aussi les frontières entre sphère professionnelle et privée, avec des effets différenciés selon les contextes personnels, notamment pour les femmes. Celles-ci, en particulier les mères, se retrouvent souvent à gérer une double journée – entre réunions virtuelles et devoirs des enfants – avec une charge mentale amplifiée.

La DARES évoque même un risque de réassignation domestique, où le télétravail devient un facteur d’inégalités plutôt qu’un levier d’équilibre. Dans le secteur santé, cette tendance appelle à la vigilance dans l’aménagement des conditions de travail des professionnelles à domicile ou en télétravail partiel.

Le télétravail n’est pas pathogène en soi, mais son déploiement sans encadrement adapté expose à des risques physiques (troubles musculosquelettiques, sédentarité), mentaux et sociaux. Pour les dirigeants, il est impératif de repenser la politique de santé au travail en intégrant cette nouvelle réalité. Cela passe notamment par :

·        Des chartes de télétravail claires, co-construites avec les équipes.

·        Des formations managériales sur la gestion à distance.

·        Une évaluation continue des risques psychosociaux, avec des indicateurs spécifiques.

·        Une attention particulière à l’équité d’accès au télétravail selon les postes, statuts et profils.

Le développement du télétravail reconfigure les relations de travail, les modes de management et les équilibres personnels. Dans le secteur santé, où l’humain est au cœur des missions, cette transition demande anticipation, accompagnement et engagement collectif. La santé des soignants passe aussi par la qualité de leur environnement professionnel – y compris à distance.

Rémy Teston


Consultez l'étude de la DARES "Les risques psychosociaux associés au développement du télétravail" :