16 juin 2025

Santé mentale : le plan de refondation annoncé par Yannick Neuder

Santé mentale : le plan de refondation annoncé par Yannick Neuder

Le ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins Yannick Neuder a présenté le nouveau plan psychiatrie et santé mentale qui comprend en 3 axes et 26 mesures. Présentation.

C’est une rupture assumée avec les politiques passées que le ministre délégué à la Santé et à l’Accès aux soins, Yannick Neuder, a présenté ce mois de juin. Dans un contexte de crise profonde du secteur psychiatrique, le nouveau plan pour la santé mentale et la psychiatrie, intitulé « Repérer, soigner, reconstruire », affiche une ambition forte : ne plus laisser la souffrance psychique sans réponse et reconstruire, sur le long terme, une psychiatrie humaine, accessible et cohérente.

Dès l’édito du dossier de presse, le ton est donné. Yannick Neuder parle de « réparation » et d’une « dette » envers la psychiatrie. Le plan présenté n’est pas un simple catalogue de mesures, mais une refondation autour de trois axes stratégiques : repérage précoce, soins de proximité, et reconstruction du système et des métiers. Il s’agit de traiter les troubles psychiques non plus seulement en situation de crise, mais dès leurs premiers signes, et de réorganiser les parcours de soins pour éviter les ruptures, trop fréquentes aujourd’hui.

Le premier axe du plan mise sur la détection précoce, notamment chez les jeunes. Un investissement massif sera consacré à la formation des personnels scolaires : dès 2026, chaque établissement scolaire du secondaire et chaque circonscription du primaire disposera de deux personnels-repères formés à la reconnaissance des signes de mal-être. Un kit de repérage sera diffusé à l’ensemble de la communauté éducative et les personnels de santé scolaire (infirmiers, médecins, psychologues) seront tous formés d’ici fin 2025. Le dispositif vise aussi les jeunes de 12 à 25 ans avec un modèle national d’intervention précoce, couvrant progressivement l’ensemble du territoire d’ici 2027. En parallèle, 300 000 personnes seront formées au secourisme en santé mentale.

Le deuxième axe s’attaque au cœur du système : le soin. Face aux délais d’attente déraisonnables et à l’engorgement des urgences, le plan renforce les centres médico-psychologiques (CMP) pour qu’ils puissent proposer des consultations sans rendez-vous et assurer un suivi post-crise. Le dispositif « Mon soutien psy » doublera le nombre de psychologues conventionnés d’ici 2027. Par ailleurs, des filières psychiatriques du Service d’Accès aux Soins seront déployées dans 30 territoires dès cette année pour assurer une orientation rapide. Le rôle des médecins généralistes sera lui aussi revalorisé, via des outils cliniques concrets, et chaque maison de santé ou communauté territoriale devra accueillir un infirmier formé à la santé mentale.

En situation de crise, le plan prévoit une formation spécifique des équipes hospitalières à des alternatives à l’isolement et à la contention, et encourage l’intégration de pairs-aidants et de travailleurs sociaux dans les services d’urgence. Chaque région devra aussi mettre en place un dispositif de suivi post-urgence coordonné et intensif, avec une meilleure articulation entre établissements sanitaires, médico-sociaux, collectivités et bailleurs.

Enfin, le troisième axe vise à reconstruire un système à bout de souffle. La pénurie de professionnels, le manque d’attractivité de la spécialité et la désorganisation structurelle sont au cœur du diagnostic. Pour y répondre, le gouvernement entend développer les secteurs psychiatriques universitaires, renforcer la formation initiale en psychiatrie, et atteindre 600 internes formés chaque année d’ici 2027. Une mission nationale sera également lancée sur les conditions de travail des soignants en psychiatrie.

Ce plan entend aussi redonner du souffle aux projets territoriaux de santé mentale (PTSM), en y intégrant des solutions concrètes d’aval à la sortie d’hospitalisation. Une task force de l’ANSM luttera contre les pénuries de psychotropes, tandis qu’un guide pratique à destination des collectivités sera élaboré pour gérer les situations complexes sur le terrain.

Avec ce plan, Yannick Neuder veut sortir la psychiatrie de l’angle mort des politiques de santé publique. C’est un engagement politique fort, pensé sur plusieurs années, qui mise sur une montée en compétence collective et une meilleure coordination des acteurs. L’ambition est claire : remettre l’humain au centre, dans un système plus juste, plus accessible, et plus efficace. Reste à voir si les moyens suivront l’ambition.

Rémy Teston

 

Santé mentale : le plan de refondation annoncé par Yannick Neuder

Le ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins Yannick Neuder a présenté le nouveau plan psychiatrie et santé mentale qui comprend en 3 axes et 26 mesures. Présentation.

C’est une rupture assumée avec les politiques passées que le ministre délégué à la Santé et à l’Accès aux soins, Yannick Neuder, a présenté ce mois de juin. Dans un contexte de crise profonde du secteur psychiatrique, le nouveau plan pour la santé mentale et la psychiatrie, intitulé « Repérer, soigner, reconstruire », affiche une ambition forte : ne plus laisser la souffrance psychique sans réponse et reconstruire, sur le long terme, une psychiatrie humaine, accessible et cohérente.

Dès l’édito du dossier de presse, le ton est donné. Yannick Neuder parle de « réparation » et d’une « dette » envers la psychiatrie. Le plan présenté n’est pas un simple catalogue de mesures, mais une refondation autour de trois axes stratégiques : repérage précoce, soins de proximité, et reconstruction du système et des métiers. Il s’agit de traiter les troubles psychiques non plus seulement en situation de crise, mais dès leurs premiers signes, et de réorganiser les parcours de soins pour éviter les ruptures, trop fréquentes aujourd’hui.

Le premier axe du plan mise sur la détection précoce, notamment chez les jeunes. Un investissement massif sera consacré à la formation des personnels scolaires : dès 2026, chaque établissement scolaire du secondaire et chaque circonscription du primaire disposera de deux personnels-repères formés à la reconnaissance des signes de mal-être. Un kit de repérage sera diffusé à l’ensemble de la communauté éducative et les personnels de santé scolaire (infirmiers, médecins, psychologues) seront tous formés d’ici fin 2025. Le dispositif vise aussi les jeunes de 12 à 25 ans avec un modèle national d’intervention précoce, couvrant progressivement l’ensemble du territoire d’ici 2027. En parallèle, 300 000 personnes seront formées au secourisme en santé mentale.

Le deuxième axe s’attaque au cœur du système : le soin. Face aux délais d’attente déraisonnables et à l’engorgement des urgences, le plan renforce les centres médico-psychologiques (CMP) pour qu’ils puissent proposer des consultations sans rendez-vous et assurer un suivi post-crise. Le dispositif « Mon soutien psy » doublera le nombre de psychologues conventionnés d’ici 2027. Par ailleurs, des filières psychiatriques du Service d’Accès aux Soins seront déployées dans 30 territoires dès cette année pour assurer une orientation rapide. Le rôle des médecins généralistes sera lui aussi revalorisé, via des outils cliniques concrets, et chaque maison de santé ou communauté territoriale devra accueillir un infirmier formé à la santé mentale.

En situation de crise, le plan prévoit une formation spécifique des équipes hospitalières à des alternatives à l’isolement et à la contention, et encourage l’intégration de pairs-aidants et de travailleurs sociaux dans les services d’urgence. Chaque région devra aussi mettre en place un dispositif de suivi post-urgence coordonné et intensif, avec une meilleure articulation entre établissements sanitaires, médico-sociaux, collectivités et bailleurs.

Enfin, le troisième axe vise à reconstruire un système à bout de souffle. La pénurie de professionnels, le manque d’attractivité de la spécialité et la désorganisation structurelle sont au cœur du diagnostic. Pour y répondre, le gouvernement entend développer les secteurs psychiatriques universitaires, renforcer la formation initiale en psychiatrie, et atteindre 600 internes formés chaque année d’ici 2027. Une mission nationale sera également lancée sur les conditions de travail des soignants en psychiatrie.

Ce plan entend aussi redonner du souffle aux projets territoriaux de santé mentale (PTSM), en y intégrant des solutions concrètes d’aval à la sortie d’hospitalisation. Une task force de l’ANSM luttera contre les pénuries de psychotropes, tandis qu’un guide pratique à destination des collectivités sera élaboré pour gérer les situations complexes sur le terrain.

Avec ce plan, Yannick Neuder veut sortir la psychiatrie de l’angle mort des politiques de santé publique. C’est un engagement politique fort, pensé sur plusieurs années, qui mise sur une montée en compétence collective et une meilleure coordination des acteurs. L’ambition est claire : remettre l’humain au centre, dans un système plus juste, plus accessible, et plus efficace. Reste à voir si les moyens suivront l’ambition.

Rémy Teston

 

16 juin 2025

Santé mentale : le plan de refondation annoncé par Yannick Neuder

Santé mentale : le plan de refondation annoncé par Yannick Neuder

Le ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins Yannick Neuder a présenté le nouveau plan psychiatrie et santé mentale qui comprend en 3 axes et 26 mesures. Présentation.

C’est une rupture assumée avec les politiques passées que le ministre délégué à la Santé et à l’Accès aux soins, Yannick Neuder, a présenté ce mois de juin. Dans un contexte de crise profonde du secteur psychiatrique, le nouveau plan pour la santé mentale et la psychiatrie, intitulé « Repérer, soigner, reconstruire », affiche une ambition forte : ne plus laisser la souffrance psychique sans réponse et reconstruire, sur le long terme, une psychiatrie humaine, accessible et cohérente.

Dès l’édito du dossier de presse, le ton est donné. Yannick Neuder parle de « réparation » et d’une « dette » envers la psychiatrie. Le plan présenté n’est pas un simple catalogue de mesures, mais une refondation autour de trois axes stratégiques : repérage précoce, soins de proximité, et reconstruction du système et des métiers. Il s’agit de traiter les troubles psychiques non plus seulement en situation de crise, mais dès leurs premiers signes, et de réorganiser les parcours de soins pour éviter les ruptures, trop fréquentes aujourd’hui.

Le premier axe du plan mise sur la détection précoce, notamment chez les jeunes. Un investissement massif sera consacré à la formation des personnels scolaires : dès 2026, chaque établissement scolaire du secondaire et chaque circonscription du primaire disposera de deux personnels-repères formés à la reconnaissance des signes de mal-être. Un kit de repérage sera diffusé à l’ensemble de la communauté éducative et les personnels de santé scolaire (infirmiers, médecins, psychologues) seront tous formés d’ici fin 2025. Le dispositif vise aussi les jeunes de 12 à 25 ans avec un modèle national d’intervention précoce, couvrant progressivement l’ensemble du territoire d’ici 2027. En parallèle, 300 000 personnes seront formées au secourisme en santé mentale.

Le deuxième axe s’attaque au cœur du système : le soin. Face aux délais d’attente déraisonnables et à l’engorgement des urgences, le plan renforce les centres médico-psychologiques (CMP) pour qu’ils puissent proposer des consultations sans rendez-vous et assurer un suivi post-crise. Le dispositif « Mon soutien psy » doublera le nombre de psychologues conventionnés d’ici 2027. Par ailleurs, des filières psychiatriques du Service d’Accès aux Soins seront déployées dans 30 territoires dès cette année pour assurer une orientation rapide. Le rôle des médecins généralistes sera lui aussi revalorisé, via des outils cliniques concrets, et chaque maison de santé ou communauté territoriale devra accueillir un infirmier formé à la santé mentale.

En situation de crise, le plan prévoit une formation spécifique des équipes hospitalières à des alternatives à l’isolement et à la contention, et encourage l’intégration de pairs-aidants et de travailleurs sociaux dans les services d’urgence. Chaque région devra aussi mettre en place un dispositif de suivi post-urgence coordonné et intensif, avec une meilleure articulation entre établissements sanitaires, médico-sociaux, collectivités et bailleurs.

Enfin, le troisième axe vise à reconstruire un système à bout de souffle. La pénurie de professionnels, le manque d’attractivité de la spécialité et la désorganisation structurelle sont au cœur du diagnostic. Pour y répondre, le gouvernement entend développer les secteurs psychiatriques universitaires, renforcer la formation initiale en psychiatrie, et atteindre 600 internes formés chaque année d’ici 2027. Une mission nationale sera également lancée sur les conditions de travail des soignants en psychiatrie.

Ce plan entend aussi redonner du souffle aux projets territoriaux de santé mentale (PTSM), en y intégrant des solutions concrètes d’aval à la sortie d’hospitalisation. Une task force de l’ANSM luttera contre les pénuries de psychotropes, tandis qu’un guide pratique à destination des collectivités sera élaboré pour gérer les situations complexes sur le terrain.

Avec ce plan, Yannick Neuder veut sortir la psychiatrie de l’angle mort des politiques de santé publique. C’est un engagement politique fort, pensé sur plusieurs années, qui mise sur une montée en compétence collective et une meilleure coordination des acteurs. L’ambition est claire : remettre l’humain au centre, dans un système plus juste, plus accessible, et plus efficace. Reste à voir si les moyens suivront l’ambition.

Rémy Teston