10 juin 2025
Démographie des pharmaciens : une reprise encourageante mais fragile

Démographie des pharmaciens : une reprise encourageante mais fragile
L’Ordre national des pharmaciens dévoile les chiffres clés de la démographie pour 2024 et dresse un bilan des actions menées en faveur de la démographie et de l’attractivité des pharmaciens.
La profession pharmaceutique française connaît un regain démographique notable en 2024, avec 75 080 pharmaciens inscrits au 1er janvier 2025, marquant le niveau le plus élevé observé depuis une décennie. Cette progression de 2,7 % sur dix ans, bien qu'encourageante, masque toutefois des disparités sectorielles qui appellent à une vigilance particulière.
Un redressement démographique après des années de stagnation
Après une période de relative stabilité, la démographie pharmaceutique affiche une croissance de 1,7 % sur les deux dernières années. Cette dynamique positive s'appuie principalement sur une augmentation significative de 15,3 % des nouveaux inscrits à l'Ordre sur la période décennale, avec 2 927 pharmaciens ayant rejoint les rangs de la profession au 1er janvier 2025.
L’internationalisation des parcours de formation se confirme avec 8,1 % des nouveaux inscrits ayant effectué leurs études à l’étranger, dont plus de 90 % au sein de l’Espace Économique Européen ou en Suisse. Cette ouverture témoigne de la mobilité croissante des professionnels de santé et de l’attractivité maintenue des formations pharmaceutiques européennes.
Un rajeunissement progressif de la profession
L’analyse de la pyramide des âges révèle les prémices d’un renouvellement générationnel. Si la moyenne d’âge reste stable sur dix ans, l’âge médian a diminué de 47 à 45 ans, et surtout, la base de la pyramide s’élargit significativement entre 2014 et 2024.
La proportion de pharmaciens de moins de 35 ans atteint désormais 23 %, soit une progression de 1,1 point par rapport à 2014. Plus significativement encore, 60,6 % des pharmaciens ont aujourd’hui moins de 50 ans, contre 55,6 % il y a dix ans, confirmant cette tendance au rajeunissement.
En parallèle, le vieillissement d’une partie de la profession se matérialise par une augmentation notable des pharmaciens de plus de 60 ans, passant de 13,6 % en 2014 à 18,4 % en 2024. Cette évolution reflète le déplacement de la cohorte des 50-55 ans observée il y a dix ans vers les tranches d’âge supérieures.
Des secteurs sous tension malgré la croissance globale
Si les chiffres globaux apparaissent rassurants, l’analyse sectorielle révèle des préoccupations persistantes. Le secteur officinal continue de subir une érosion avec 260 fermetures recensées en 2024, entraînant mécaniquement une diminution de 1,3 % du nombre de titulaires. Cette tendance interroge sur l’évolution du maillage territorial pharmaceutique et l’accès aux soins dans certaines zones.
La pharmacie hospitalière demeure confrontée à d’importantes difficultés de recrutement. Malgré une augmentation de plus de 18 % des inscrits sur dix ans, le Centre National de Gestion recensait encore 17 % de places vacantes de praticiens au 1er janvier 2025. Cette situation souligne les défis d’attractivité spécifiques à ce secteur, pourtant essentiel au fonctionnement du système hospitalier.
La biologie médicale présente quant à elle une situation préoccupante avec une baisse de plus de 10 % des effectifs sur la décennie écoulée, soulevant des questions sur la capacité future à répondre aux besoins diagnostiques de la population.
L’Ordre mobilisé pour anticiper les défis démographiques
Face à ces enjeux complexes, l’Ordre national des pharmaciens a déployé depuis trois ans une Feuille de Route Attractivité structurée autour de deux axes stratégiques : la garantie de la démographie pharmaceutique et l’amélioration de l’attractivité professionnelle.
L’institution s’est dotée d’outils prospectifs sophistiqués, notamment un modèle de simulation démographique à l’horizon 2050. Cet instrument, caractérisé par sa flexibilité, permet de tester différents scénarios et d’ajuster les projections en fonction de l’évolution des données. Les résultats du panorama 2024 contribueront à affiner ces projections pour une meilleure anticipation des besoins futurs.
Une stratégie de promotion multidimensionnelle
L’effort de valorisation de la profession s’articule autour d’une campagne de promotion des missions de santé publique des pharmaciens, déployée depuis plus de deux ans. Cette initiative multicanale a permis aux conseillers ordinaux de rencontrer élus locaux, jeunes et familles lors de plus de 100 forums, salons ou festivals, incluant des événements d’envergure comme le Printemps de Bourges.
L’engagement étudiant s’est révélé particulièrement dynamique avec plus de 1 200 opérations réalisées dans le cadre du Challenge Bouge Ta Pharma, co-organisé avec l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France. Cette mobilisation témoigne de l’appropriation par les futurs professionnels des enjeux d’attractivité de leur profession.
Des réformes structurelles en cours
Sur le volet formation, l’Ordre poursuit son plaidoyer pour une adaptation de la première année d’accès aux études de santé. Bien que le nombre de places vacantes en deuxième année de pharmacie ait progressivement diminué en trois ans, 293 places demeuraient non pourvues à la rentrée 2024. L’institution appelle de ses vœux une réforme apportant une meilleure lisibilité aux études de santé et plaide pour la mise en place rapide des DES courts pour les filières officine et industrie-distribution en gros.
La reconnaissance des pharmaciens diplômés à l’étranger fait également l’objet d’un travail approfondi avec les pouvoirs publics pour simplifier et créer de nouvelles procédures, mieux adaptées aux métiers envisagés par les praticiens diplômés hors Union européenne, tout en garantissant des compétences équivalentes aux diplômés français.
Un avenir conditionné à la poursuite des efforts
Comme le souligne Maryse Camus-Piszez, membre du Conseil National référente sur les questions d’attractivité et démographie, « cette dynamique demeure fragile, ne serait-ce qu’en considérant les conséquences des quelque 1 100 places vacantes de la rentrée 2023 ». Cette fragilité impose de maintenir les efforts pour attirer et fidéliser les nouvelles générations, notamment en renforçant la lisibilité des parcours et l’attractivité des différentes filières.
La Présidente du Conseil national, Carine Wolf-Thal, insiste sur la dimension collective de ces défis : « Les données clés de la démographie 2024 confirment la nécessité de poursuivre nos efforts et la collaboration avec toutes les parties prenantes pour dynamiser l’attractivité de tous nos métiers et garantir la pérennité du modèle pharmaceutique. En effet, dans un contexte où l’accès aux soins est plus que jamais un enjeu d’avenir pour les territoires, il est de notre responsabilité de tout mettre en œuvre pour assurer la présence pharmaceutique. Ainsi, l’Ordre suivra et participera par ses propositions avec la plus grande attention aux travaux parlementaires en cours et à venir. Ils seront essentiels pour le futur de nos métiers ».
La reconquête démographique de la pharmacie française, bien qu’amorcée, nécessite donc une mobilisation continue de l’ensemble des acteurs. Entre signaux encourageants et points de vigilance persistants, l’année 2024 marque une étape importante mais non définitive dans la consolidation d’une profession confrontée aux mutations profondes du système de santé français.
Rémy Teston
10 juin 2025
Démographie des pharmaciens : une reprise encourageante mais fragile


Démographie des pharmaciens : une reprise encourageante mais fragile
L’Ordre national des pharmaciens dévoile les chiffres clés de la démographie pour 2024 et dresse un bilan des actions menées en faveur de la démographie et de l’attractivité des pharmaciens.
La profession pharmaceutique française connaît un regain démographique notable en 2024, avec 75 080 pharmaciens inscrits au 1er janvier 2025, marquant le niveau le plus élevé observé depuis une décennie. Cette progression de 2,7 % sur dix ans, bien qu'encourageante, masque toutefois des disparités sectorielles qui appellent à une vigilance particulière.
Un redressement démographique après des années de stagnation
Après une période de relative stabilité, la démographie pharmaceutique affiche une croissance de 1,7 % sur les deux dernières années. Cette dynamique positive s'appuie principalement sur une augmentation significative de 15,3 % des nouveaux inscrits à l'Ordre sur la période décennale, avec 2 927 pharmaciens ayant rejoint les rangs de la profession au 1er janvier 2025.
L’internationalisation des parcours de formation se confirme avec 8,1 % des nouveaux inscrits ayant effectué leurs études à l’étranger, dont plus de 90 % au sein de l’Espace Économique Européen ou en Suisse. Cette ouverture témoigne de la mobilité croissante des professionnels de santé et de l’attractivité maintenue des formations pharmaceutiques européennes.
Un rajeunissement progressif de la profession
L’analyse de la pyramide des âges révèle les prémices d’un renouvellement générationnel. Si la moyenne d’âge reste stable sur dix ans, l’âge médian a diminué de 47 à 45 ans, et surtout, la base de la pyramide s’élargit significativement entre 2014 et 2024.
La proportion de pharmaciens de moins de 35 ans atteint désormais 23 %, soit une progression de 1,1 point par rapport à 2014. Plus significativement encore, 60,6 % des pharmaciens ont aujourd’hui moins de 50 ans, contre 55,6 % il y a dix ans, confirmant cette tendance au rajeunissement.
En parallèle, le vieillissement d’une partie de la profession se matérialise par une augmentation notable des pharmaciens de plus de 60 ans, passant de 13,6 % en 2014 à 18,4 % en 2024. Cette évolution reflète le déplacement de la cohorte des 50-55 ans observée il y a dix ans vers les tranches d’âge supérieures.
Des secteurs sous tension malgré la croissance globale
Si les chiffres globaux apparaissent rassurants, l’analyse sectorielle révèle des préoccupations persistantes. Le secteur officinal continue de subir une érosion avec 260 fermetures recensées en 2024, entraînant mécaniquement une diminution de 1,3 % du nombre de titulaires. Cette tendance interroge sur l’évolution du maillage territorial pharmaceutique et l’accès aux soins dans certaines zones.
La pharmacie hospitalière demeure confrontée à d’importantes difficultés de recrutement. Malgré une augmentation de plus de 18 % des inscrits sur dix ans, le Centre National de Gestion recensait encore 17 % de places vacantes de praticiens au 1er janvier 2025. Cette situation souligne les défis d’attractivité spécifiques à ce secteur, pourtant essentiel au fonctionnement du système hospitalier.
La biologie médicale présente quant à elle une situation préoccupante avec une baisse de plus de 10 % des effectifs sur la décennie écoulée, soulevant des questions sur la capacité future à répondre aux besoins diagnostiques de la population.
L’Ordre mobilisé pour anticiper les défis démographiques
Face à ces enjeux complexes, l’Ordre national des pharmaciens a déployé depuis trois ans une Feuille de Route Attractivité structurée autour de deux axes stratégiques : la garantie de la démographie pharmaceutique et l’amélioration de l’attractivité professionnelle.
L’institution s’est dotée d’outils prospectifs sophistiqués, notamment un modèle de simulation démographique à l’horizon 2050. Cet instrument, caractérisé par sa flexibilité, permet de tester différents scénarios et d’ajuster les projections en fonction de l’évolution des données. Les résultats du panorama 2024 contribueront à affiner ces projections pour une meilleure anticipation des besoins futurs.
Une stratégie de promotion multidimensionnelle
L’effort de valorisation de la profession s’articule autour d’une campagne de promotion des missions de santé publique des pharmaciens, déployée depuis plus de deux ans. Cette initiative multicanale a permis aux conseillers ordinaux de rencontrer élus locaux, jeunes et familles lors de plus de 100 forums, salons ou festivals, incluant des événements d’envergure comme le Printemps de Bourges.
L’engagement étudiant s’est révélé particulièrement dynamique avec plus de 1 200 opérations réalisées dans le cadre du Challenge Bouge Ta Pharma, co-organisé avec l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France. Cette mobilisation témoigne de l’appropriation par les futurs professionnels des enjeux d’attractivité de leur profession.
Des réformes structurelles en cours
Sur le volet formation, l’Ordre poursuit son plaidoyer pour une adaptation de la première année d’accès aux études de santé. Bien que le nombre de places vacantes en deuxième année de pharmacie ait progressivement diminué en trois ans, 293 places demeuraient non pourvues à la rentrée 2024. L’institution appelle de ses vœux une réforme apportant une meilleure lisibilité aux études de santé et plaide pour la mise en place rapide des DES courts pour les filières officine et industrie-distribution en gros.
La reconnaissance des pharmaciens diplômés à l’étranger fait également l’objet d’un travail approfondi avec les pouvoirs publics pour simplifier et créer de nouvelles procédures, mieux adaptées aux métiers envisagés par les praticiens diplômés hors Union européenne, tout en garantissant des compétences équivalentes aux diplômés français.
Un avenir conditionné à la poursuite des efforts
Comme le souligne Maryse Camus-Piszez, membre du Conseil National référente sur les questions d’attractivité et démographie, « cette dynamique demeure fragile, ne serait-ce qu’en considérant les conséquences des quelque 1 100 places vacantes de la rentrée 2023 ». Cette fragilité impose de maintenir les efforts pour attirer et fidéliser les nouvelles générations, notamment en renforçant la lisibilité des parcours et l’attractivité des différentes filières.
La Présidente du Conseil national, Carine Wolf-Thal, insiste sur la dimension collective de ces défis : « Les données clés de la démographie 2024 confirment la nécessité de poursuivre nos efforts et la collaboration avec toutes les parties prenantes pour dynamiser l’attractivité de tous nos métiers et garantir la pérennité du modèle pharmaceutique. En effet, dans un contexte où l’accès aux soins est plus que jamais un enjeu d’avenir pour les territoires, il est de notre responsabilité de tout mettre en œuvre pour assurer la présence pharmaceutique. Ainsi, l’Ordre suivra et participera par ses propositions avec la plus grande attention aux travaux parlementaires en cours et à venir. Ils seront essentiels pour le futur de nos métiers ».
La reconquête démographique de la pharmacie française, bien qu’amorcée, nécessite donc une mobilisation continue de l’ensemble des acteurs. Entre signaux encourageants et points de vigilance persistants, l’année 2024 marque une étape importante mais non définitive dans la consolidation d’une profession confrontée aux mutations profondes du système de santé français.
Rémy Teston
10 juin 2025
Démographie des pharmaciens : une reprise encourageante mais fragile


Démographie des pharmaciens : une reprise encourageante mais fragile
L’Ordre national des pharmaciens dévoile les chiffres clés de la démographie pour 2024 et dresse un bilan des actions menées en faveur de la démographie et de l’attractivité des pharmaciens.
La profession pharmaceutique française connaît un regain démographique notable en 2024, avec 75 080 pharmaciens inscrits au 1er janvier 2025, marquant le niveau le plus élevé observé depuis une décennie. Cette progression de 2,7 % sur dix ans, bien qu'encourageante, masque toutefois des disparités sectorielles qui appellent à une vigilance particulière.
Un redressement démographique après des années de stagnation
Après une période de relative stabilité, la démographie pharmaceutique affiche une croissance de 1,7 % sur les deux dernières années. Cette dynamique positive s'appuie principalement sur une augmentation significative de 15,3 % des nouveaux inscrits à l'Ordre sur la période décennale, avec 2 927 pharmaciens ayant rejoint les rangs de la profession au 1er janvier 2025.
L’internationalisation des parcours de formation se confirme avec 8,1 % des nouveaux inscrits ayant effectué leurs études à l’étranger, dont plus de 90 % au sein de l’Espace Économique Européen ou en Suisse. Cette ouverture témoigne de la mobilité croissante des professionnels de santé et de l’attractivité maintenue des formations pharmaceutiques européennes.
Un rajeunissement progressif de la profession
L’analyse de la pyramide des âges révèle les prémices d’un renouvellement générationnel. Si la moyenne d’âge reste stable sur dix ans, l’âge médian a diminué de 47 à 45 ans, et surtout, la base de la pyramide s’élargit significativement entre 2014 et 2024.
La proportion de pharmaciens de moins de 35 ans atteint désormais 23 %, soit une progression de 1,1 point par rapport à 2014. Plus significativement encore, 60,6 % des pharmaciens ont aujourd’hui moins de 50 ans, contre 55,6 % il y a dix ans, confirmant cette tendance au rajeunissement.
En parallèle, le vieillissement d’une partie de la profession se matérialise par une augmentation notable des pharmaciens de plus de 60 ans, passant de 13,6 % en 2014 à 18,4 % en 2024. Cette évolution reflète le déplacement de la cohorte des 50-55 ans observée il y a dix ans vers les tranches d’âge supérieures.
Des secteurs sous tension malgré la croissance globale
Si les chiffres globaux apparaissent rassurants, l’analyse sectorielle révèle des préoccupations persistantes. Le secteur officinal continue de subir une érosion avec 260 fermetures recensées en 2024, entraînant mécaniquement une diminution de 1,3 % du nombre de titulaires. Cette tendance interroge sur l’évolution du maillage territorial pharmaceutique et l’accès aux soins dans certaines zones.
La pharmacie hospitalière demeure confrontée à d’importantes difficultés de recrutement. Malgré une augmentation de plus de 18 % des inscrits sur dix ans, le Centre National de Gestion recensait encore 17 % de places vacantes de praticiens au 1er janvier 2025. Cette situation souligne les défis d’attractivité spécifiques à ce secteur, pourtant essentiel au fonctionnement du système hospitalier.
La biologie médicale présente quant à elle une situation préoccupante avec une baisse de plus de 10 % des effectifs sur la décennie écoulée, soulevant des questions sur la capacité future à répondre aux besoins diagnostiques de la population.
L’Ordre mobilisé pour anticiper les défis démographiques
Face à ces enjeux complexes, l’Ordre national des pharmaciens a déployé depuis trois ans une Feuille de Route Attractivité structurée autour de deux axes stratégiques : la garantie de la démographie pharmaceutique et l’amélioration de l’attractivité professionnelle.
L’institution s’est dotée d’outils prospectifs sophistiqués, notamment un modèle de simulation démographique à l’horizon 2050. Cet instrument, caractérisé par sa flexibilité, permet de tester différents scénarios et d’ajuster les projections en fonction de l’évolution des données. Les résultats du panorama 2024 contribueront à affiner ces projections pour une meilleure anticipation des besoins futurs.
Une stratégie de promotion multidimensionnelle
L’effort de valorisation de la profession s’articule autour d’une campagne de promotion des missions de santé publique des pharmaciens, déployée depuis plus de deux ans. Cette initiative multicanale a permis aux conseillers ordinaux de rencontrer élus locaux, jeunes et familles lors de plus de 100 forums, salons ou festivals, incluant des événements d’envergure comme le Printemps de Bourges.
L’engagement étudiant s’est révélé particulièrement dynamique avec plus de 1 200 opérations réalisées dans le cadre du Challenge Bouge Ta Pharma, co-organisé avec l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France. Cette mobilisation témoigne de l’appropriation par les futurs professionnels des enjeux d’attractivité de leur profession.
Des réformes structurelles en cours
Sur le volet formation, l’Ordre poursuit son plaidoyer pour une adaptation de la première année d’accès aux études de santé. Bien que le nombre de places vacantes en deuxième année de pharmacie ait progressivement diminué en trois ans, 293 places demeuraient non pourvues à la rentrée 2024. L’institution appelle de ses vœux une réforme apportant une meilleure lisibilité aux études de santé et plaide pour la mise en place rapide des DES courts pour les filières officine et industrie-distribution en gros.
La reconnaissance des pharmaciens diplômés à l’étranger fait également l’objet d’un travail approfondi avec les pouvoirs publics pour simplifier et créer de nouvelles procédures, mieux adaptées aux métiers envisagés par les praticiens diplômés hors Union européenne, tout en garantissant des compétences équivalentes aux diplômés français.
Un avenir conditionné à la poursuite des efforts
Comme le souligne Maryse Camus-Piszez, membre du Conseil National référente sur les questions d’attractivité et démographie, « cette dynamique demeure fragile, ne serait-ce qu’en considérant les conséquences des quelque 1 100 places vacantes de la rentrée 2023 ». Cette fragilité impose de maintenir les efforts pour attirer et fidéliser les nouvelles générations, notamment en renforçant la lisibilité des parcours et l’attractivité des différentes filières.
La Présidente du Conseil national, Carine Wolf-Thal, insiste sur la dimension collective de ces défis : « Les données clés de la démographie 2024 confirment la nécessité de poursuivre nos efforts et la collaboration avec toutes les parties prenantes pour dynamiser l’attractivité de tous nos métiers et garantir la pérennité du modèle pharmaceutique. En effet, dans un contexte où l’accès aux soins est plus que jamais un enjeu d’avenir pour les territoires, il est de notre responsabilité de tout mettre en œuvre pour assurer la présence pharmaceutique. Ainsi, l’Ordre suivra et participera par ses propositions avec la plus grande attention aux travaux parlementaires en cours et à venir. Ils seront essentiels pour le futur de nos métiers ».
La reconquête démographique de la pharmacie française, bien qu’amorcée, nécessite donc une mobilisation continue de l’ensemble des acteurs. Entre signaux encourageants et points de vigilance persistants, l’année 2024 marque une étape importante mais non définitive dans la consolidation d’une profession confrontée aux mutations profondes du système de santé français.
Rémy Teston