26 août 2025
Féminisation de la médecine : la profession a changé de visage

Féminisation de la médecine : la profession a changé de visage
C’est une bascule silencieuse mais historique : pour la première fois, les femmes représentent désormais la moitié des médecins en activité en France.
Publiées cet été par la DREES, les données issues du répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS) montrent une profonde transformation du corps médical, tant sur le plan sociodémographique que dans les modalités d’exercice. Cette féminisation s’inscrit dans une dynamique plus large de rajeunissement et de diversification des parcours, qui dessine les contours d’une médecine en mutation.
Au 1er janvier 2025, la France compte 237 200 médecins en activité régulière, dont 118 600 femmes. Une évolution significative si l’on se réfère à la situation de 2012, où elles n’étaient que 41 % à exercer. Ce rééquilibrage est particulièrement marqué en médecine générale, où les femmes sont désormais majoritaires, représentant 52 % des effectifs. Dans les spécialités médicales également, la courbe s’inverse progressivement : les femmes y représentent aujourd’hui 49 % des praticiens, contre 39 % treize ans plus tôt.
Cette féminisation s’accompagne d’un rajeunissement global du corps médical. L’âge moyen des médecins est passé de 51,1 ans en 2012 à 49,9 ans en 2025, et la proportion des moins de 40 ans a bondi de 17 % à 31 % sur la même période. Ces chiffres traduisent les effets différés de la hausse du numerus clausus au début des années 2000, mais aussi l’arrivée de nombreux médecins diplômés à l’étranger, qui représentent désormais 11 % de l’ensemble des effectifs.
Dans ce paysage en recomposition, la médecine générale amorce une timide remontée après plusieurs années de déclin. Entre janvier 2024 et janvier 2025, le nombre de généralistes a augmenté de 1 %, pour atteindre 100 000 praticiens. Un signal encourageant alors que la profession faisait face, depuis 2018, à une érosion continue. Hors médecine générale, les spécialités poursuivent leur progression à un rythme soutenu, avec une hausse de 2,1 % sur un an.
Autre évolution de fond : la diversification des modes d’exercice. Les médecins ne se limitent plus à une activité unique. En 2025, un praticien exerce en moyenne 1,6 activité, contre 1,2 en 2012. Si l’activité libérale reste majoritaire (57 % des pratiques recensées), l’exercice strictement libéral recule (42 % contre 51 % en 2012), au profit d’une montée continue des formes hybrides. L’exercice mixte libéral/salarié concerne aujourd’hui 13 % des médecins, soit près du double par rapport à 2012.
La féminisation, le rajeunissement et l’hybridation des modes d’exercice ne sont pas de simples données statistiques. Elles traduisent des aspirations nouvelles dans la profession : équilibre entre vie personnelle et professionnelle, mobilité des pratiques, pluri-activités et nouvelles attentes vis-à-vis des organisations de soins. Ces transformations posent aux décideurs un double défi : adapter les structures d’accueil et de travail, tout en garantissant une couverture homogène des besoins de santé sur le territoire.
Au-delà des chiffres, c’est un nouveau modèle médical qui se dessine. Plus jeune, plus féminisé, plus agile, mais aussi plus complexe à piloter. À l’heure où les tensions sur les soins primaires persistent, ces mutations doivent être accompagnées par des politiques publiques ambitieuses, des stratégies RH plus souples, et une gouvernance capable de répondre à l’évolution des profils professionnels. Car derrière les statistiques, se profile un impératif de transformation durable du système de santé.
Rémy Teston
Pour consulter la cartographie de la DREES, c'est par ici >
26 août 2025
Féminisation de la médecine : la profession a changé de visage


Féminisation de la médecine : la profession a changé de visage
C’est une bascule silencieuse mais historique : pour la première fois, les femmes représentent désormais la moitié des médecins en activité en France.
Publiées cet été par la DREES, les données issues du répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS) montrent une profonde transformation du corps médical, tant sur le plan sociodémographique que dans les modalités d’exercice. Cette féminisation s’inscrit dans une dynamique plus large de rajeunissement et de diversification des parcours, qui dessine les contours d’une médecine en mutation.
Au 1er janvier 2025, la France compte 237 200 médecins en activité régulière, dont 118 600 femmes. Une évolution significative si l’on se réfère à la situation de 2012, où elles n’étaient que 41 % à exercer. Ce rééquilibrage est particulièrement marqué en médecine générale, où les femmes sont désormais majoritaires, représentant 52 % des effectifs. Dans les spécialités médicales également, la courbe s’inverse progressivement : les femmes y représentent aujourd’hui 49 % des praticiens, contre 39 % treize ans plus tôt.
Cette féminisation s’accompagne d’un rajeunissement global du corps médical. L’âge moyen des médecins est passé de 51,1 ans en 2012 à 49,9 ans en 2025, et la proportion des moins de 40 ans a bondi de 17 % à 31 % sur la même période. Ces chiffres traduisent les effets différés de la hausse du numerus clausus au début des années 2000, mais aussi l’arrivée de nombreux médecins diplômés à l’étranger, qui représentent désormais 11 % de l’ensemble des effectifs.
Dans ce paysage en recomposition, la médecine générale amorce une timide remontée après plusieurs années de déclin. Entre janvier 2024 et janvier 2025, le nombre de généralistes a augmenté de 1 %, pour atteindre 100 000 praticiens. Un signal encourageant alors que la profession faisait face, depuis 2018, à une érosion continue. Hors médecine générale, les spécialités poursuivent leur progression à un rythme soutenu, avec une hausse de 2,1 % sur un an.
Autre évolution de fond : la diversification des modes d’exercice. Les médecins ne se limitent plus à une activité unique. En 2025, un praticien exerce en moyenne 1,6 activité, contre 1,2 en 2012. Si l’activité libérale reste majoritaire (57 % des pratiques recensées), l’exercice strictement libéral recule (42 % contre 51 % en 2012), au profit d’une montée continue des formes hybrides. L’exercice mixte libéral/salarié concerne aujourd’hui 13 % des médecins, soit près du double par rapport à 2012.
La féminisation, le rajeunissement et l’hybridation des modes d’exercice ne sont pas de simples données statistiques. Elles traduisent des aspirations nouvelles dans la profession : équilibre entre vie personnelle et professionnelle, mobilité des pratiques, pluri-activités et nouvelles attentes vis-à-vis des organisations de soins. Ces transformations posent aux décideurs un double défi : adapter les structures d’accueil et de travail, tout en garantissant une couverture homogène des besoins de santé sur le territoire.
Au-delà des chiffres, c’est un nouveau modèle médical qui se dessine. Plus jeune, plus féminisé, plus agile, mais aussi plus complexe à piloter. À l’heure où les tensions sur les soins primaires persistent, ces mutations doivent être accompagnées par des politiques publiques ambitieuses, des stratégies RH plus souples, et une gouvernance capable de répondre à l’évolution des profils professionnels. Car derrière les statistiques, se profile un impératif de transformation durable du système de santé.
Rémy Teston
Pour consulter la cartographie de la DREES, c'est par ici >
26 août 2025
Féminisation de la médecine : la profession a changé de visage


Féminisation de la médecine : la profession a changé de visage
C’est une bascule silencieuse mais historique : pour la première fois, les femmes représentent désormais la moitié des médecins en activité en France.
Publiées cet été par la DREES, les données issues du répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS) montrent une profonde transformation du corps médical, tant sur le plan sociodémographique que dans les modalités d’exercice. Cette féminisation s’inscrit dans une dynamique plus large de rajeunissement et de diversification des parcours, qui dessine les contours d’une médecine en mutation.
Au 1er janvier 2025, la France compte 237 200 médecins en activité régulière, dont 118 600 femmes. Une évolution significative si l’on se réfère à la situation de 2012, où elles n’étaient que 41 % à exercer. Ce rééquilibrage est particulièrement marqué en médecine générale, où les femmes sont désormais majoritaires, représentant 52 % des effectifs. Dans les spécialités médicales également, la courbe s’inverse progressivement : les femmes y représentent aujourd’hui 49 % des praticiens, contre 39 % treize ans plus tôt.
Cette féminisation s’accompagne d’un rajeunissement global du corps médical. L’âge moyen des médecins est passé de 51,1 ans en 2012 à 49,9 ans en 2025, et la proportion des moins de 40 ans a bondi de 17 % à 31 % sur la même période. Ces chiffres traduisent les effets différés de la hausse du numerus clausus au début des années 2000, mais aussi l’arrivée de nombreux médecins diplômés à l’étranger, qui représentent désormais 11 % de l’ensemble des effectifs.
Dans ce paysage en recomposition, la médecine générale amorce une timide remontée après plusieurs années de déclin. Entre janvier 2024 et janvier 2025, le nombre de généralistes a augmenté de 1 %, pour atteindre 100 000 praticiens. Un signal encourageant alors que la profession faisait face, depuis 2018, à une érosion continue. Hors médecine générale, les spécialités poursuivent leur progression à un rythme soutenu, avec une hausse de 2,1 % sur un an.
Autre évolution de fond : la diversification des modes d’exercice. Les médecins ne se limitent plus à une activité unique. En 2025, un praticien exerce en moyenne 1,6 activité, contre 1,2 en 2012. Si l’activité libérale reste majoritaire (57 % des pratiques recensées), l’exercice strictement libéral recule (42 % contre 51 % en 2012), au profit d’une montée continue des formes hybrides. L’exercice mixte libéral/salarié concerne aujourd’hui 13 % des médecins, soit près du double par rapport à 2012.
La féminisation, le rajeunissement et l’hybridation des modes d’exercice ne sont pas de simples données statistiques. Elles traduisent des aspirations nouvelles dans la profession : équilibre entre vie personnelle et professionnelle, mobilité des pratiques, pluri-activités et nouvelles attentes vis-à-vis des organisations de soins. Ces transformations posent aux décideurs un double défi : adapter les structures d’accueil et de travail, tout en garantissant une couverture homogène des besoins de santé sur le territoire.
Au-delà des chiffres, c’est un nouveau modèle médical qui se dessine. Plus jeune, plus féminisé, plus agile, mais aussi plus complexe à piloter. À l’heure où les tensions sur les soins primaires persistent, ces mutations doivent être accompagnées par des politiques publiques ambitieuses, des stratégies RH plus souples, et une gouvernance capable de répondre à l’évolution des profils professionnels. Car derrière les statistiques, se profile un impératif de transformation durable du système de santé.
Rémy Teston
Pour consulter la cartographie de la DREES, c'est par ici >