7 octobre 2025
Bon usage des produits de santé : la Cour des comptes alerte et propose des leviers d’action

Bon usage des produits de santé : la Cour des comptes alerte et propose des leviers d’action
La Cour des comptes a publié en septembre 2025 un rapport thématique consacré au bon usage des produits de santé. Médicaments et dispositifs médicaux représentent aujourd’hui un enjeu central non seulement pour la maîtrise des dépenses et la sécurité sanitaire, mais aussi pour la transition écologique et la souveraineté de la chaîne d’approvisionnement. Les constats dressés et les recommandations formulées s’adressent directement aux décideurs publics et aux dirigeants du secteur de la santé.
En 2023, les remboursements nets de produits de santé ont atteint 36,05 milliards d’euros, en hausse de 12 % depuis 2019. Cette progression est tirée par les médicaments innovants et les prescriptions hospitalières exécutées en ville, qui croissent à un rythme de plus de 10 % par an. Si les mécanismes de régulation des prix (remises, clause de sauvegarde) ont permis de contenir l’augmentation nette des dépenses à 2,8 % par an, la Cour alerte sur la soutenabilité de cette dynamique.
Le rapport rappelle que le mauvais usage des médicaments et dispositifs médicaux peut entraîner des effets indésirables graves. La France compte chaque année environ 212 500 hospitalisations et 2 760 décès liés à des accidents iatrogènes, dont une part notable aurait pu être évitée. Certaines classes de médicaments (antalgiques, antibiotiques, antiulcéreux, benzodiazépines) restent particulièrement exposées au mésusage, avec des conséquences sanitaires et financières lourdes.
Le secteur de la santé génère 8 à 10 % des émissions françaises de gaz à effet de serre, dont la moitié liée à l’achat de médicaments et de dispositifs médicaux. Les résidus médicamenteux dans les eaux et les volumes considérables de médicaments non utilisés (entre 561 millions et 1,7 milliard d’euros par an) accentuent la nécessité d’une gestion plus durable. Par ailleurs, les tensions d’approvisionnement, avec près de 5 000 signalements de pénuries en 2023, imposent de repenser la sécurisation des chaînes de production et de distribution.
La Cour des comptes souligne la faible traçabilité des prescriptions hospitalières, l’absence de données consolidées sur les médicaments jetés, et l’insuffisante utilisation des outils numériques. Le dossier médical partagé reste peu alimenté et peu consulté, et l’ordonnance numérique, encore en déploiement, n’a pas livré tout son potentiel. L’interopérabilité entre systèmes demeure trop limitée, freinant la coordination des soins et la prévention des doublons ou interactions médicamenteuses
Le rapport identifie plusieurs pistes d’action :
Côté prescripteurs, renforcer l’accompagnement des médecins, élargir le recours aux incitations financières et aux contrôles ciblés, et rationaliser les prescriptions à la sortie d’hospitalisation.
Côté pharmaciens, encourager le développement des tests rapides, la substitution par des génériques ou biosimilaires, et le déconditionnement pour délivrer les doses exactes.
Côté industriels, intégrer la question des conditionnements et des délais de péremption dans les négociations tarifaires, et développer la réutilisation et le recyclage des dispositifs et médicaments coûteux
La Cour formule sept recommandations majeures, dont : l’identification nominative des prescripteurs hospitaliers, la remontée d’informations sur les pratiques prescriptives, la caractérisation des médicaments jetés, l’intégration du dossier pharmaceutique dans le DMP, l’extension du dispositif d’accompagnement de la prescription, et l’élargissement des possibilités de réutilisation de certains produits de santé.
Ce rapport met en lumière une réalité incontournable : le bon usage des produits de santé est devenu un levier stratégique de performance pour le système de santé. Les dirigeants hospitaliers, responsables de laboratoires, industriels et décideurs publics sont appelés à agir conjointement pour concilier soutenabilité économique, sécurité sanitaire, exigences écologiques et souveraineté industrielle. La Cour invite à une mobilisation collective, fondée sur une meilleure connaissance des usages, un recours accru aux outils numériques, et une responsabilisation accrue de l’ensemble des acteurs.
Pour consulter le rapport de la Cour des comptes, cliquez ici >
Rémy Teston
7 octobre 2025
Bon usage des produits de santé : la Cour des comptes alerte et propose des leviers d’action


Bon usage des produits de santé : la Cour des comptes alerte et propose des leviers d’action
La Cour des comptes a publié en septembre 2025 un rapport thématique consacré au bon usage des produits de santé. Médicaments et dispositifs médicaux représentent aujourd’hui un enjeu central non seulement pour la maîtrise des dépenses et la sécurité sanitaire, mais aussi pour la transition écologique et la souveraineté de la chaîne d’approvisionnement. Les constats dressés et les recommandations formulées s’adressent directement aux décideurs publics et aux dirigeants du secteur de la santé.
En 2023, les remboursements nets de produits de santé ont atteint 36,05 milliards d’euros, en hausse de 12 % depuis 2019. Cette progression est tirée par les médicaments innovants et les prescriptions hospitalières exécutées en ville, qui croissent à un rythme de plus de 10 % par an. Si les mécanismes de régulation des prix (remises, clause de sauvegarde) ont permis de contenir l’augmentation nette des dépenses à 2,8 % par an, la Cour alerte sur la soutenabilité de cette dynamique.
Le rapport rappelle que le mauvais usage des médicaments et dispositifs médicaux peut entraîner des effets indésirables graves. La France compte chaque année environ 212 500 hospitalisations et 2 760 décès liés à des accidents iatrogènes, dont une part notable aurait pu être évitée. Certaines classes de médicaments (antalgiques, antibiotiques, antiulcéreux, benzodiazépines) restent particulièrement exposées au mésusage, avec des conséquences sanitaires et financières lourdes.
Le secteur de la santé génère 8 à 10 % des émissions françaises de gaz à effet de serre, dont la moitié liée à l’achat de médicaments et de dispositifs médicaux. Les résidus médicamenteux dans les eaux et les volumes considérables de médicaments non utilisés (entre 561 millions et 1,7 milliard d’euros par an) accentuent la nécessité d’une gestion plus durable. Par ailleurs, les tensions d’approvisionnement, avec près de 5 000 signalements de pénuries en 2023, imposent de repenser la sécurisation des chaînes de production et de distribution.
La Cour des comptes souligne la faible traçabilité des prescriptions hospitalières, l’absence de données consolidées sur les médicaments jetés, et l’insuffisante utilisation des outils numériques. Le dossier médical partagé reste peu alimenté et peu consulté, et l’ordonnance numérique, encore en déploiement, n’a pas livré tout son potentiel. L’interopérabilité entre systèmes demeure trop limitée, freinant la coordination des soins et la prévention des doublons ou interactions médicamenteuses
Le rapport identifie plusieurs pistes d’action :
Côté prescripteurs, renforcer l’accompagnement des médecins, élargir le recours aux incitations financières et aux contrôles ciblés, et rationaliser les prescriptions à la sortie d’hospitalisation.
Côté pharmaciens, encourager le développement des tests rapides, la substitution par des génériques ou biosimilaires, et le déconditionnement pour délivrer les doses exactes.
Côté industriels, intégrer la question des conditionnements et des délais de péremption dans les négociations tarifaires, et développer la réutilisation et le recyclage des dispositifs et médicaments coûteux
La Cour formule sept recommandations majeures, dont : l’identification nominative des prescripteurs hospitaliers, la remontée d’informations sur les pratiques prescriptives, la caractérisation des médicaments jetés, l’intégration du dossier pharmaceutique dans le DMP, l’extension du dispositif d’accompagnement de la prescription, et l’élargissement des possibilités de réutilisation de certains produits de santé.
Ce rapport met en lumière une réalité incontournable : le bon usage des produits de santé est devenu un levier stratégique de performance pour le système de santé. Les dirigeants hospitaliers, responsables de laboratoires, industriels et décideurs publics sont appelés à agir conjointement pour concilier soutenabilité économique, sécurité sanitaire, exigences écologiques et souveraineté industrielle. La Cour invite à une mobilisation collective, fondée sur une meilleure connaissance des usages, un recours accru aux outils numériques, et une responsabilisation accrue de l’ensemble des acteurs.
Pour consulter le rapport de la Cour des comptes, cliquez ici >
Rémy Teston
7 octobre 2025
Bon usage des produits de santé : la Cour des comptes alerte et propose des leviers d’action


Bon usage des produits de santé : la Cour des comptes alerte et propose des leviers d’action
La Cour des comptes a publié en septembre 2025 un rapport thématique consacré au bon usage des produits de santé. Médicaments et dispositifs médicaux représentent aujourd’hui un enjeu central non seulement pour la maîtrise des dépenses et la sécurité sanitaire, mais aussi pour la transition écologique et la souveraineté de la chaîne d’approvisionnement. Les constats dressés et les recommandations formulées s’adressent directement aux décideurs publics et aux dirigeants du secteur de la santé.
En 2023, les remboursements nets de produits de santé ont atteint 36,05 milliards d’euros, en hausse de 12 % depuis 2019. Cette progression est tirée par les médicaments innovants et les prescriptions hospitalières exécutées en ville, qui croissent à un rythme de plus de 10 % par an. Si les mécanismes de régulation des prix (remises, clause de sauvegarde) ont permis de contenir l’augmentation nette des dépenses à 2,8 % par an, la Cour alerte sur la soutenabilité de cette dynamique.
Le rapport rappelle que le mauvais usage des médicaments et dispositifs médicaux peut entraîner des effets indésirables graves. La France compte chaque année environ 212 500 hospitalisations et 2 760 décès liés à des accidents iatrogènes, dont une part notable aurait pu être évitée. Certaines classes de médicaments (antalgiques, antibiotiques, antiulcéreux, benzodiazépines) restent particulièrement exposées au mésusage, avec des conséquences sanitaires et financières lourdes.
Le secteur de la santé génère 8 à 10 % des émissions françaises de gaz à effet de serre, dont la moitié liée à l’achat de médicaments et de dispositifs médicaux. Les résidus médicamenteux dans les eaux et les volumes considérables de médicaments non utilisés (entre 561 millions et 1,7 milliard d’euros par an) accentuent la nécessité d’une gestion plus durable. Par ailleurs, les tensions d’approvisionnement, avec près de 5 000 signalements de pénuries en 2023, imposent de repenser la sécurisation des chaînes de production et de distribution.
La Cour des comptes souligne la faible traçabilité des prescriptions hospitalières, l’absence de données consolidées sur les médicaments jetés, et l’insuffisante utilisation des outils numériques. Le dossier médical partagé reste peu alimenté et peu consulté, et l’ordonnance numérique, encore en déploiement, n’a pas livré tout son potentiel. L’interopérabilité entre systèmes demeure trop limitée, freinant la coordination des soins et la prévention des doublons ou interactions médicamenteuses
Le rapport identifie plusieurs pistes d’action :
Côté prescripteurs, renforcer l’accompagnement des médecins, élargir le recours aux incitations financières et aux contrôles ciblés, et rationaliser les prescriptions à la sortie d’hospitalisation.
Côté pharmaciens, encourager le développement des tests rapides, la substitution par des génériques ou biosimilaires, et le déconditionnement pour délivrer les doses exactes.
Côté industriels, intégrer la question des conditionnements et des délais de péremption dans les négociations tarifaires, et développer la réutilisation et le recyclage des dispositifs et médicaments coûteux
La Cour formule sept recommandations majeures, dont : l’identification nominative des prescripteurs hospitaliers, la remontée d’informations sur les pratiques prescriptives, la caractérisation des médicaments jetés, l’intégration du dossier pharmaceutique dans le DMP, l’extension du dispositif d’accompagnement de la prescription, et l’élargissement des possibilités de réutilisation de certains produits de santé.
Ce rapport met en lumière une réalité incontournable : le bon usage des produits de santé est devenu un levier stratégique de performance pour le système de santé. Les dirigeants hospitaliers, responsables de laboratoires, industriels et décideurs publics sont appelés à agir conjointement pour concilier soutenabilité économique, sécurité sanitaire, exigences écologiques et souveraineté industrielle. La Cour invite à une mobilisation collective, fondée sur une meilleure connaissance des usages, un recours accru aux outils numériques, et une responsabilisation accrue de l’ensemble des acteurs.
Pour consulter le rapport de la Cour des comptes, cliquez ici >
Rémy Teston