13 oct. 2025

40 ans de MERI : une soirée pour penser la Sécurité sociale de demain

Pour célébrer les 40 ans de l’association MERI, l’Amphi a réuni, sous l’animation de Fabien Guez, quatre voix majeures autour d’une question simple et vertigineuse : « La Sécurité sociale dans 40 ans, quelles perspectives pour la Santé ? »

Sur scène, Lionel Collet, président de la HAS, l’économiste de la santé Frédéric Bizard, Muriel Dahan, directrice de recherche à Unicancer et Laure Guéroult-Accolas, directrice générale de Patients en Réseaux, ont croisé leurs analyses.

Une soirée dense, sans faux-fuyants, qui a dessiné des trajectoires concrètes pour concilier soutenabilité, qualité des soins et expérience patient.

D’emblée, le ton est donné : pas de nostalgie mais une exigence de lucidité. La promesse est tenue : chacun des intervenants ancre sa vision dans le réel (contraintes budgétaires, transition démographique, choc épidémiologique silencieux des maladies chroniques, révolution des données) pour proposer des options de réformes graduelles mais déterminées.

Sur le constat actuel de la sécurité sociale, plusieurs points clés sont à retenir :

  • Nous disposons en France d’une couverture universelle mais qui s’accompagne d’une accumulation des déficits souligne Frédéric Bizard

  • Pour Muriel Dahan, les Français ont peu de conscience du coût réel des traitements, de la santé par les Français

  • Une augmentation des coûts inévitable avec la croissance des maladies longues durées (ALD)

  • L'évaluation des produits de santé ne suit pas le rythme des innovations et avancées thérapeutiques freinant leur mise à disposition pour les patients

  • De son côté, Laure Guéroult-Accolas a rappelé qu’il existe une véritable perception divergente de l’apport de la sécurité sociale entre patient et bien portant

  • Sur le système actuel, Lionel Collet a rappelé que la HAS n’est pas un guichet de labels mais un moteur de transformation, à condition d’articuler exigences scientifiques, lisibilité pour les professionnels et transparence pour les citoyens.


Dans la suite des échanges, les intervenants ont été invités à se projeter que la sécurité sociale dans 40 ans. Quelques pistes dévolutions à retenir :

  • Pour Lionel Collet, le progrès thérapeutique, avec de plus en plus de traitements curatifs, bouleversera le métier même de la Sécurité sociale

  • De son côté, Frédéric Bizard a insisté sur l’obligation de mener des études médico-économiques (au-delà du prix)

  • Imbriquer recherche clinique, données en vie réelle et évaluation en continue des traitements sera la clé pour Muriel Dahan

  • Au-delà des patients, pour Laure Guéroult-Accolas, il sera nécessaire d’ accélérer sur la prévention auprès des personnes en bonne santé

  • Enfin, on pourra s’appuyer sur de nombreuses données en vie réelle pour innover vite favoriser l’accès précose aux innovations thérapeutiques

En soufflant ses 40 bougies, l’association MERI ne s’est pas contentée de regarder dans le rétroviseur. La soirée, menée tambour battant par Fabien Guez, a offert un cadre exigeant et ouvert, à l’image des intervenants. Un anniversaire « utile » qui transforme un hommage en feuille de route : faire de la Sécurité sociale, dans 40 ans, non pas une promesse lointaine, mais un bien commun toujours vivant, lisible et à la hauteur des attentes des patients comme des soignants.