25 novembre 2025
Stratégie nationale pour l’intelligence artificielle : la Cour des comptes appelle les décideurs à engager un véritable changement d’échelle

Stratégie nationale pour l’intelligence artificielle : la Cour des comptes appelle les décideurs à engager un véritable changement d’échelle
La Cour des comptes vient de publier un rapport d’envergure consacré à la stratégie nationale pour l’intelligence artificielle (SNIA). Décryptage et impacts pour le monde de la santé.
Sept ans après les premières orientations de 2018 et quelques mois après l’annonce d’une troisième phase lors du Sommet pour l’action sur l’IA de Paris, l’institution dresse un diagnostic lucide : la France a rattrapé une partie de son retard, elle s’impose désormais comme un acteur crédible et influent sur la scène européenne et internationale, mais elle peine encore à diffuser l’IA à grande échelle dans l’économie, les territoires, l’éducation et l’action publique.
Pour les leaders en santé, où la transformation numérique s’accélère à grande vitesse, ce rapport constitue bien plus qu’une analyse budgétaire : c’est une mise en garde stratégique et une feuille de route pour les années à venir.
La première phase (2018-2022) a concentré l’essentiel des moyens sur la recherche, avec 1,3 milliard d’euros engagés. Elle a permis de structurer un véritable écosystème scientifique : création des instituts 3IA, montée en puissance des chaires et thèses, partenariat renforcé avec les organismes de recherche, installation d’infrastructures critiques comme le supercalculateur Jean Zay, désormais l’un des plus écoresponsables au monde grâce à son système de récupération de chaleur.
Ces investissements ont consolidé l’attractivité scientifique française et favorisé l’émergence d’un tissu dense de collaborations internationales. Selon la Cour, plus de 4 000 chercheurs travaillent aujourd’hui sur l’IA en France et la recherche française se classe au troisième rang mondial.
Mais ces avancées restent circonscrites au cœur académique : les enjeux de formation, de transformation des métiers, d’usages dans les secteurs économiques prioritaires et d’innovation opérationnelle n’ont pas été suffisamment pris en compte.
La deuxième phase, censée accélérer la diffusion de l’IA dans l’économie, a été perturbée par deux réalités : la révolution de l’IA générative, qui a rebattu les cartes dès 2023, et la contrainte budgétaire, qui a réduit les ambitions initiales.
Les résultats sont contrastés. D’un côté, l’écosystème industriel s’est fortement développé : plus de 1 000 startups actives en IA, près de 2 milliards d’euros levés en 2024, émergence d’acteurs compétitifs sur l’IA générative, progrès rapides sur la souveraineté technologique et le calcul haute performance. La France est désormais le premier pays européen en matière d’investissements étrangers dans l’IA et figure à la cinquième place mondiale du Global AI Index.
De l’autre, la diffusion de l’IA dans les entreprises, les administrations, les territoires et la formation reste insuffisante. La Cour des comptes note une consommation de crédits limitée (35 % à mi-2025), des dispositifs trop modestes pour soutenir la demande en IA, un retard dans l’adaptation des formations initiales et continues, et une transformation publique encore marginale.
La troisième phase engagée depuis février 2025 doit représenter un changement d’échelle. La Cour des comptes identifie plusieurs préalables indispensables :
une gouvernance lisible et resserrée pour piloter une politique devenue transversale,
une articulation plus forte avec l’Union européenne,
un effort massif sur la formation, du primaire jusqu’à l’enseignement supérieur,
une stratégie cohérente sur la donnée, le calcul, l’énergie et les composants,
un investissement déterminant dans la transformation de l’action publique.
Dans un tableau de synthèse, le rapport souligne cinq défis critiques encore insuffisamment traités : l’adaptation du marché du travail, l’accélération des usages par les entreprises, l’accès aux données et leur qualité, la souveraineté sur les infrastructures, et l’efficacité de l’action publique.
Le secteur de la santé se trouve au cœur de cette dynamique. Les opportunités ouvertes par l’IA générative, les jumeaux numériques, l’analyse prédictive, les agents intelligents ou encore les systèmes experts médicaux ne pourront être pleinement saisies que si les dirigeants s’approprient pleinement les orientations de cette stratégie.
Les enjeux identifiés par la Cour des comptes font directement écho aux défis du système de santé :
nécessité d’un accès fiable, sécurisé et souverain aux données,
besoin de renforcer les compétences IA dans les métiers médicaux et paramédicaux,
appui indispensable à l’innovation industrielle et aux jeunes pousses de la healthtech,
transformation de l’action publique pour fluidifier les parcours de soins,
exigences de soutenabilité énergétique face au poids croissant du calcul intensif,
impératif de confiance et d’éthique, domaine où la santé joue un rôle central.
Pour les dirigeants hospitaliers, industriels du médicament, assureurs, opérateurs du numérique en santé ou décideurs publics, ce rapport constitue un guide stratégique clair : il faudra non seulement investir dans la technologie, mais aussi dans la formation, la gouvernance, la donnée, l’expérimentation et la transformation organisationnelle.
La Cour des comptes met en garde : la révolution de l’IA touche désormais tous les champs du savoir, de l’économie et de la société. Dans ce contexte, rester à mi-chemin serait risqué. Pour demeurer un leader européen, et éviter une dépendance technologique coûteuse, la France doit renforcer ses fondations et massifier les usages.
Les directions générales, les institutions sanitaires et les acteurs de terrain ont désormais un rôle déterminant : transformer une dynamique prometteuse en avantage durable. Le rapport fournit une vision claire : l’IA n’est plus un sujet technique, c’est un projet politique, économique et sociétal majeur, qui doit irriguer l’ensemble des décisions stratégiques du système de santé.
Pour consulter le rapport de la Cour des comptes, cliquez ici >
Rémy Teston
25 novembre 2025
Stratégie nationale pour l’intelligence artificielle : la Cour des comptes appelle les décideurs à engager un véritable changement d’échelle


Stratégie nationale pour l’intelligence artificielle : la Cour des comptes appelle les décideurs à engager un véritable changement d’échelle
La Cour des comptes vient de publier un rapport d’envergure consacré à la stratégie nationale pour l’intelligence artificielle (SNIA). Décryptage et impacts pour le monde de la santé.
Sept ans après les premières orientations de 2018 et quelques mois après l’annonce d’une troisième phase lors du Sommet pour l’action sur l’IA de Paris, l’institution dresse un diagnostic lucide : la France a rattrapé une partie de son retard, elle s’impose désormais comme un acteur crédible et influent sur la scène européenne et internationale, mais elle peine encore à diffuser l’IA à grande échelle dans l’économie, les territoires, l’éducation et l’action publique.
Pour les leaders en santé, où la transformation numérique s’accélère à grande vitesse, ce rapport constitue bien plus qu’une analyse budgétaire : c’est une mise en garde stratégique et une feuille de route pour les années à venir.
La première phase (2018-2022) a concentré l’essentiel des moyens sur la recherche, avec 1,3 milliard d’euros engagés. Elle a permis de structurer un véritable écosystème scientifique : création des instituts 3IA, montée en puissance des chaires et thèses, partenariat renforcé avec les organismes de recherche, installation d’infrastructures critiques comme le supercalculateur Jean Zay, désormais l’un des plus écoresponsables au monde grâce à son système de récupération de chaleur.
Ces investissements ont consolidé l’attractivité scientifique française et favorisé l’émergence d’un tissu dense de collaborations internationales. Selon la Cour, plus de 4 000 chercheurs travaillent aujourd’hui sur l’IA en France et la recherche française se classe au troisième rang mondial.
Mais ces avancées restent circonscrites au cœur académique : les enjeux de formation, de transformation des métiers, d’usages dans les secteurs économiques prioritaires et d’innovation opérationnelle n’ont pas été suffisamment pris en compte.
La deuxième phase, censée accélérer la diffusion de l’IA dans l’économie, a été perturbée par deux réalités : la révolution de l’IA générative, qui a rebattu les cartes dès 2023, et la contrainte budgétaire, qui a réduit les ambitions initiales.
Les résultats sont contrastés. D’un côté, l’écosystème industriel s’est fortement développé : plus de 1 000 startups actives en IA, près de 2 milliards d’euros levés en 2024, émergence d’acteurs compétitifs sur l’IA générative, progrès rapides sur la souveraineté technologique et le calcul haute performance. La France est désormais le premier pays européen en matière d’investissements étrangers dans l’IA et figure à la cinquième place mondiale du Global AI Index.
De l’autre, la diffusion de l’IA dans les entreprises, les administrations, les territoires et la formation reste insuffisante. La Cour des comptes note une consommation de crédits limitée (35 % à mi-2025), des dispositifs trop modestes pour soutenir la demande en IA, un retard dans l’adaptation des formations initiales et continues, et une transformation publique encore marginale.
La troisième phase engagée depuis février 2025 doit représenter un changement d’échelle. La Cour des comptes identifie plusieurs préalables indispensables :
une gouvernance lisible et resserrée pour piloter une politique devenue transversale,
une articulation plus forte avec l’Union européenne,
un effort massif sur la formation, du primaire jusqu’à l’enseignement supérieur,
une stratégie cohérente sur la donnée, le calcul, l’énergie et les composants,
un investissement déterminant dans la transformation de l’action publique.
Dans un tableau de synthèse, le rapport souligne cinq défis critiques encore insuffisamment traités : l’adaptation du marché du travail, l’accélération des usages par les entreprises, l’accès aux données et leur qualité, la souveraineté sur les infrastructures, et l’efficacité de l’action publique.
Le secteur de la santé se trouve au cœur de cette dynamique. Les opportunités ouvertes par l’IA générative, les jumeaux numériques, l’analyse prédictive, les agents intelligents ou encore les systèmes experts médicaux ne pourront être pleinement saisies que si les dirigeants s’approprient pleinement les orientations de cette stratégie.
Les enjeux identifiés par la Cour des comptes font directement écho aux défis du système de santé :
nécessité d’un accès fiable, sécurisé et souverain aux données,
besoin de renforcer les compétences IA dans les métiers médicaux et paramédicaux,
appui indispensable à l’innovation industrielle et aux jeunes pousses de la healthtech,
transformation de l’action publique pour fluidifier les parcours de soins,
exigences de soutenabilité énergétique face au poids croissant du calcul intensif,
impératif de confiance et d’éthique, domaine où la santé joue un rôle central.
Pour les dirigeants hospitaliers, industriels du médicament, assureurs, opérateurs du numérique en santé ou décideurs publics, ce rapport constitue un guide stratégique clair : il faudra non seulement investir dans la technologie, mais aussi dans la formation, la gouvernance, la donnée, l’expérimentation et la transformation organisationnelle.
La Cour des comptes met en garde : la révolution de l’IA touche désormais tous les champs du savoir, de l’économie et de la société. Dans ce contexte, rester à mi-chemin serait risqué. Pour demeurer un leader européen, et éviter une dépendance technologique coûteuse, la France doit renforcer ses fondations et massifier les usages.
Les directions générales, les institutions sanitaires et les acteurs de terrain ont désormais un rôle déterminant : transformer une dynamique prometteuse en avantage durable. Le rapport fournit une vision claire : l’IA n’est plus un sujet technique, c’est un projet politique, économique et sociétal majeur, qui doit irriguer l’ensemble des décisions stratégiques du système de santé.
Pour consulter le rapport de la Cour des comptes, cliquez ici >
Rémy Teston
25 novembre 2025
Stratégie nationale pour l’intelligence artificielle : la Cour des comptes appelle les décideurs à engager un véritable changement d’échelle


Stratégie nationale pour l’intelligence artificielle : la Cour des comptes appelle les décideurs à engager un véritable changement d’échelle
La Cour des comptes vient de publier un rapport d’envergure consacré à la stratégie nationale pour l’intelligence artificielle (SNIA). Décryptage et impacts pour le monde de la santé.
Sept ans après les premières orientations de 2018 et quelques mois après l’annonce d’une troisième phase lors du Sommet pour l’action sur l’IA de Paris, l’institution dresse un diagnostic lucide : la France a rattrapé une partie de son retard, elle s’impose désormais comme un acteur crédible et influent sur la scène européenne et internationale, mais elle peine encore à diffuser l’IA à grande échelle dans l’économie, les territoires, l’éducation et l’action publique.
Pour les leaders en santé, où la transformation numérique s’accélère à grande vitesse, ce rapport constitue bien plus qu’une analyse budgétaire : c’est une mise en garde stratégique et une feuille de route pour les années à venir.
La première phase (2018-2022) a concentré l’essentiel des moyens sur la recherche, avec 1,3 milliard d’euros engagés. Elle a permis de structurer un véritable écosystème scientifique : création des instituts 3IA, montée en puissance des chaires et thèses, partenariat renforcé avec les organismes de recherche, installation d’infrastructures critiques comme le supercalculateur Jean Zay, désormais l’un des plus écoresponsables au monde grâce à son système de récupération de chaleur.
Ces investissements ont consolidé l’attractivité scientifique française et favorisé l’émergence d’un tissu dense de collaborations internationales. Selon la Cour, plus de 4 000 chercheurs travaillent aujourd’hui sur l’IA en France et la recherche française se classe au troisième rang mondial.
Mais ces avancées restent circonscrites au cœur académique : les enjeux de formation, de transformation des métiers, d’usages dans les secteurs économiques prioritaires et d’innovation opérationnelle n’ont pas été suffisamment pris en compte.
La deuxième phase, censée accélérer la diffusion de l’IA dans l’économie, a été perturbée par deux réalités : la révolution de l’IA générative, qui a rebattu les cartes dès 2023, et la contrainte budgétaire, qui a réduit les ambitions initiales.
Les résultats sont contrastés. D’un côté, l’écosystème industriel s’est fortement développé : plus de 1 000 startups actives en IA, près de 2 milliards d’euros levés en 2024, émergence d’acteurs compétitifs sur l’IA générative, progrès rapides sur la souveraineté technologique et le calcul haute performance. La France est désormais le premier pays européen en matière d’investissements étrangers dans l’IA et figure à la cinquième place mondiale du Global AI Index.
De l’autre, la diffusion de l’IA dans les entreprises, les administrations, les territoires et la formation reste insuffisante. La Cour des comptes note une consommation de crédits limitée (35 % à mi-2025), des dispositifs trop modestes pour soutenir la demande en IA, un retard dans l’adaptation des formations initiales et continues, et une transformation publique encore marginale.
La troisième phase engagée depuis février 2025 doit représenter un changement d’échelle. La Cour des comptes identifie plusieurs préalables indispensables :
une gouvernance lisible et resserrée pour piloter une politique devenue transversale,
une articulation plus forte avec l’Union européenne,
un effort massif sur la formation, du primaire jusqu’à l’enseignement supérieur,
une stratégie cohérente sur la donnée, le calcul, l’énergie et les composants,
un investissement déterminant dans la transformation de l’action publique.
Dans un tableau de synthèse, le rapport souligne cinq défis critiques encore insuffisamment traités : l’adaptation du marché du travail, l’accélération des usages par les entreprises, l’accès aux données et leur qualité, la souveraineté sur les infrastructures, et l’efficacité de l’action publique.
Le secteur de la santé se trouve au cœur de cette dynamique. Les opportunités ouvertes par l’IA générative, les jumeaux numériques, l’analyse prédictive, les agents intelligents ou encore les systèmes experts médicaux ne pourront être pleinement saisies que si les dirigeants s’approprient pleinement les orientations de cette stratégie.
Les enjeux identifiés par la Cour des comptes font directement écho aux défis du système de santé :
nécessité d’un accès fiable, sécurisé et souverain aux données,
besoin de renforcer les compétences IA dans les métiers médicaux et paramédicaux,
appui indispensable à l’innovation industrielle et aux jeunes pousses de la healthtech,
transformation de l’action publique pour fluidifier les parcours de soins,
exigences de soutenabilité énergétique face au poids croissant du calcul intensif,
impératif de confiance et d’éthique, domaine où la santé joue un rôle central.
Pour les dirigeants hospitaliers, industriels du médicament, assureurs, opérateurs du numérique en santé ou décideurs publics, ce rapport constitue un guide stratégique clair : il faudra non seulement investir dans la technologie, mais aussi dans la formation, la gouvernance, la donnée, l’expérimentation et la transformation organisationnelle.
La Cour des comptes met en garde : la révolution de l’IA touche désormais tous les champs du savoir, de l’économie et de la société. Dans ce contexte, rester à mi-chemin serait risqué. Pour demeurer un leader européen, et éviter une dépendance technologique coûteuse, la France doit renforcer ses fondations et massifier les usages.
Les directions générales, les institutions sanitaires et les acteurs de terrain ont désormais un rôle déterminant : transformer une dynamique prometteuse en avantage durable. Le rapport fournit une vision claire : l’IA n’est plus un sujet technique, c’est un projet politique, économique et sociétal majeur, qui doit irriguer l’ensemble des décisions stratégiques du système de santé.
Pour consulter le rapport de la Cour des comptes, cliquez ici >
Rémy Teston

