2 décembre 2025

Innovation, data, IA : le ministère rebat les cartes de sa gouvernance

Innovation, data, IA : le ministère rebat les cartes de sa gouvernance

La récente prise de parole de Stéphanie Rist, à l’occasion des Assises hospitalo-universitaires les 27 et 28 novembre 2025 à Nantes, marque une inflexion importante pour le pilotage de la recherche, du numérique et de l’innovation en santé.

Dans un contexte où le système hospitalier, entre pénurie de soignants, érosion des carrières hospitalo-universitaires et pression sur l’innovation, a besoin de repères clairs, ces annonces offrent potentiellement un nouveau cadre stratégique. Mais elles posent aussi des défis opérationnels, auxquels les dirigeants d’établissements, les industriels, les acteurs de la medtech et les décideurs institutionnels doivent se préparer.

Une direction unique pour « recherche, innovation et numérique en santé » : vers plus de cohérence institutionnelle

Le cœur du dispositif présenté par la ministre réside dans la création d’une direction unique au sein du ministère de la Santé, regroupant la Délégation du numérique en santé (DNS), l’Agence de l'Innovation en Santé (AIS), la mission dite « Article 51 » et les services en charge de la recherche, de l’innovation et du numérique.

L’objectif affiché : sortir d’un paysage institutionnel fragmenté, réduire les silos, et donner une vision unifiée et concertée sur l’innovation thérapeutique, la e-santé, les essais cliniques, la data, l’IA et les projets de recherche translationnelle.

Pour Stéphanie Rist  : « Avec cette nouvelle direction, nous faisons entrer le ministère de la Santé dans la logique de l’État efficace : un État qui simplifie pour être plus lisible, qui rassemble pour être plus cohérent, qui accélère pour être plus utile. Un État qui se donne les moyens d’agir au service des patients, des chercheurs et de l’innovation française. »

Pour les dirigeants hospitaliers, les laboratoires pharmaceutiques ou les start-ups de la healthtech, cette réforme pourrait faciliter les partenariats public-privé, accélérer les procédures d’approbation, et offrir davantage de lisibilité sur les financements d’innovation. Elle incarne une volonté de raccourcir le « temps long » qui pèse souvent sur la diffusion des innovations en soins.

Attractivité des carrières hospitalo-universitaires : des promesses renouvelées, mais la vigilance reste de mise

Parmi les autres annonces, la ministre a évoqué l’ouverture de deux chantiers cruciaux : le temps de travail des hospitalo-universitaires et le statut des jeunes praticiens en transition vers un poste titulaire. Ces sujets sont qualifiés de « très attendus » dans un contexte où la démographie médicale hospitalière fragilise le fonctionnement des services.

Pour les décideurs en santé, la donne est simple : le renouvellement de l’attractivité hospitalière passe désormais par des actes, pas seulement des annonces. La qualité de l’offre de soins, la couverture des services, la pérennité des équipes et l’équilibre budgétaire des établissements y sont directement liés.

Innovation, e-santé et IA : un cadre propice… à condition d’enclencher l’exécution

En plaçant la recherche, l’innovation et le numérique sous une seule entité, le ministère cherche à aligner les efforts de modernisation, en s'inscrivant dans la mission gouvernementale « État efficace ». Dans un contexte où l’intelligence artificielle, la data-science, la e-santé et les innovations biotech occupent une place croissante, ce cadre unifié pourrait accélérer l’émergence de projets structurants : essais cliniques simplifiés, adoption plus rapide des dispositifs médicaux innovants, pilotage national plus agile.

Mais à l’échelle opérationnelle, cela exige que les directions d’établissements, les DSI hospitalières et les acteurs de la med-tech anticipent, dès maintenant, la concertation, l’ergonomie des nouveaux flux, la gouvernance data, la cybersécurité et l’interopérabilité. L’enjeu : transformer les annonces en bénéfices concrets pour les patients, tout en réconciliant innovation, sécurité, efficience et équité.

Ce nouveau schéma de pilotage offre une opportunité majeure, mais qui sera sans effet sans engagement collectif. Les dirigeants hospitaliers, les industriels, les start-ups, les ARS, les collectivités et les financeurs ont désormais l’impératif de se saisir de ce cadre pour co-construire des trajectoires concrètes. Cela suppose de définir des priorités territorialisées, d’aligner les ressources, de fluidifier les parcours, de sécuriser les données, et d’inscrire l’innovation dans une logique de service, de pertinence et de durabilité.

En conclusion, l’annonce de cette réorganisation représente plus qu’un simple ajustement administratif : c’est potentiellement un tournant pour la stratégie santé nationale. Pour les décideurs, publics comme privés, c’est un moment à saisir. Mais sans un engagement fort, coordonné et stratégique, les promesses risquent de rester… sur le papier.

Rémy Teston


Innovation, data, IA : le ministère rebat les cartes de sa gouvernance

La récente prise de parole de Stéphanie Rist, à l’occasion des Assises hospitalo-universitaires les 27 et 28 novembre 2025 à Nantes, marque une inflexion importante pour le pilotage de la recherche, du numérique et de l’innovation en santé.

Dans un contexte où le système hospitalier, entre pénurie de soignants, érosion des carrières hospitalo-universitaires et pression sur l’innovation, a besoin de repères clairs, ces annonces offrent potentiellement un nouveau cadre stratégique. Mais elles posent aussi des défis opérationnels, auxquels les dirigeants d’établissements, les industriels, les acteurs de la medtech et les décideurs institutionnels doivent se préparer.

Une direction unique pour « recherche, innovation et numérique en santé » : vers plus de cohérence institutionnelle

Le cœur du dispositif présenté par la ministre réside dans la création d’une direction unique au sein du ministère de la Santé, regroupant la Délégation du numérique en santé (DNS), l’Agence de l'Innovation en Santé (AIS), la mission dite « Article 51 » et les services en charge de la recherche, de l’innovation et du numérique.

L’objectif affiché : sortir d’un paysage institutionnel fragmenté, réduire les silos, et donner une vision unifiée et concertée sur l’innovation thérapeutique, la e-santé, les essais cliniques, la data, l’IA et les projets de recherche translationnelle.

Pour Stéphanie Rist  : « Avec cette nouvelle direction, nous faisons entrer le ministère de la Santé dans la logique de l’État efficace : un État qui simplifie pour être plus lisible, qui rassemble pour être plus cohérent, qui accélère pour être plus utile. Un État qui se donne les moyens d’agir au service des patients, des chercheurs et de l’innovation française. »

Pour les dirigeants hospitaliers, les laboratoires pharmaceutiques ou les start-ups de la healthtech, cette réforme pourrait faciliter les partenariats public-privé, accélérer les procédures d’approbation, et offrir davantage de lisibilité sur les financements d’innovation. Elle incarne une volonté de raccourcir le « temps long » qui pèse souvent sur la diffusion des innovations en soins.

Attractivité des carrières hospitalo-universitaires : des promesses renouvelées, mais la vigilance reste de mise

Parmi les autres annonces, la ministre a évoqué l’ouverture de deux chantiers cruciaux : le temps de travail des hospitalo-universitaires et le statut des jeunes praticiens en transition vers un poste titulaire. Ces sujets sont qualifiés de « très attendus » dans un contexte où la démographie médicale hospitalière fragilise le fonctionnement des services.

Pour les décideurs en santé, la donne est simple : le renouvellement de l’attractivité hospitalière passe désormais par des actes, pas seulement des annonces. La qualité de l’offre de soins, la couverture des services, la pérennité des équipes et l’équilibre budgétaire des établissements y sont directement liés.

Innovation, e-santé et IA : un cadre propice… à condition d’enclencher l’exécution

En plaçant la recherche, l’innovation et le numérique sous une seule entité, le ministère cherche à aligner les efforts de modernisation, en s'inscrivant dans la mission gouvernementale « État efficace ». Dans un contexte où l’intelligence artificielle, la data-science, la e-santé et les innovations biotech occupent une place croissante, ce cadre unifié pourrait accélérer l’émergence de projets structurants : essais cliniques simplifiés, adoption plus rapide des dispositifs médicaux innovants, pilotage national plus agile.

Mais à l’échelle opérationnelle, cela exige que les directions d’établissements, les DSI hospitalières et les acteurs de la med-tech anticipent, dès maintenant, la concertation, l’ergonomie des nouveaux flux, la gouvernance data, la cybersécurité et l’interopérabilité. L’enjeu : transformer les annonces en bénéfices concrets pour les patients, tout en réconciliant innovation, sécurité, efficience et équité.

Ce nouveau schéma de pilotage offre une opportunité majeure, mais qui sera sans effet sans engagement collectif. Les dirigeants hospitaliers, les industriels, les start-ups, les ARS, les collectivités et les financeurs ont désormais l’impératif de se saisir de ce cadre pour co-construire des trajectoires concrètes. Cela suppose de définir des priorités territorialisées, d’aligner les ressources, de fluidifier les parcours, de sécuriser les données, et d’inscrire l’innovation dans une logique de service, de pertinence et de durabilité.

En conclusion, l’annonce de cette réorganisation représente plus qu’un simple ajustement administratif : c’est potentiellement un tournant pour la stratégie santé nationale. Pour les décideurs, publics comme privés, c’est un moment à saisir. Mais sans un engagement fort, coordonné et stratégique, les promesses risquent de rester… sur le papier.

Rémy Teston


2 décembre 2025

Innovation, data, IA : le ministère rebat les cartes de sa gouvernance

Innovation, data, IA : le ministère rebat les cartes de sa gouvernance

La récente prise de parole de Stéphanie Rist, à l’occasion des Assises hospitalo-universitaires les 27 et 28 novembre 2025 à Nantes, marque une inflexion importante pour le pilotage de la recherche, du numérique et de l’innovation en santé.

Dans un contexte où le système hospitalier, entre pénurie de soignants, érosion des carrières hospitalo-universitaires et pression sur l’innovation, a besoin de repères clairs, ces annonces offrent potentiellement un nouveau cadre stratégique. Mais elles posent aussi des défis opérationnels, auxquels les dirigeants d’établissements, les industriels, les acteurs de la medtech et les décideurs institutionnels doivent se préparer.

Une direction unique pour « recherche, innovation et numérique en santé » : vers plus de cohérence institutionnelle

Le cœur du dispositif présenté par la ministre réside dans la création d’une direction unique au sein du ministère de la Santé, regroupant la Délégation du numérique en santé (DNS), l’Agence de l'Innovation en Santé (AIS), la mission dite « Article 51 » et les services en charge de la recherche, de l’innovation et du numérique.

L’objectif affiché : sortir d’un paysage institutionnel fragmenté, réduire les silos, et donner une vision unifiée et concertée sur l’innovation thérapeutique, la e-santé, les essais cliniques, la data, l’IA et les projets de recherche translationnelle.

Pour Stéphanie Rist  : « Avec cette nouvelle direction, nous faisons entrer le ministère de la Santé dans la logique de l’État efficace : un État qui simplifie pour être plus lisible, qui rassemble pour être plus cohérent, qui accélère pour être plus utile. Un État qui se donne les moyens d’agir au service des patients, des chercheurs et de l’innovation française. »

Pour les dirigeants hospitaliers, les laboratoires pharmaceutiques ou les start-ups de la healthtech, cette réforme pourrait faciliter les partenariats public-privé, accélérer les procédures d’approbation, et offrir davantage de lisibilité sur les financements d’innovation. Elle incarne une volonté de raccourcir le « temps long » qui pèse souvent sur la diffusion des innovations en soins.

Attractivité des carrières hospitalo-universitaires : des promesses renouvelées, mais la vigilance reste de mise

Parmi les autres annonces, la ministre a évoqué l’ouverture de deux chantiers cruciaux : le temps de travail des hospitalo-universitaires et le statut des jeunes praticiens en transition vers un poste titulaire. Ces sujets sont qualifiés de « très attendus » dans un contexte où la démographie médicale hospitalière fragilise le fonctionnement des services.

Pour les décideurs en santé, la donne est simple : le renouvellement de l’attractivité hospitalière passe désormais par des actes, pas seulement des annonces. La qualité de l’offre de soins, la couverture des services, la pérennité des équipes et l’équilibre budgétaire des établissements y sont directement liés.

Innovation, e-santé et IA : un cadre propice… à condition d’enclencher l’exécution

En plaçant la recherche, l’innovation et le numérique sous une seule entité, le ministère cherche à aligner les efforts de modernisation, en s'inscrivant dans la mission gouvernementale « État efficace ». Dans un contexte où l’intelligence artificielle, la data-science, la e-santé et les innovations biotech occupent une place croissante, ce cadre unifié pourrait accélérer l’émergence de projets structurants : essais cliniques simplifiés, adoption plus rapide des dispositifs médicaux innovants, pilotage national plus agile.

Mais à l’échelle opérationnelle, cela exige que les directions d’établissements, les DSI hospitalières et les acteurs de la med-tech anticipent, dès maintenant, la concertation, l’ergonomie des nouveaux flux, la gouvernance data, la cybersécurité et l’interopérabilité. L’enjeu : transformer les annonces en bénéfices concrets pour les patients, tout en réconciliant innovation, sécurité, efficience et équité.

Ce nouveau schéma de pilotage offre une opportunité majeure, mais qui sera sans effet sans engagement collectif. Les dirigeants hospitaliers, les industriels, les start-ups, les ARS, les collectivités et les financeurs ont désormais l’impératif de se saisir de ce cadre pour co-construire des trajectoires concrètes. Cela suppose de définir des priorités territorialisées, d’aligner les ressources, de fluidifier les parcours, de sécuriser les données, et d’inscrire l’innovation dans une logique de service, de pertinence et de durabilité.

En conclusion, l’annonce de cette réorganisation représente plus qu’un simple ajustement administratif : c’est potentiellement un tournant pour la stratégie santé nationale. Pour les décideurs, publics comme privés, c’est un moment à saisir. Mais sans un engagement fort, coordonné et stratégique, les promesses risquent de rester… sur le papier.

Rémy Teston